L'écriture de l'altérité au prisme des récits de voyage dans l'Algérie coloniale

Résumé

Cette étude tente d’inscrire dans une continuité dynamique les concepts antipodiques d’altérité et de colonialisme et d’interroger les rapprochements possibles entre ce qu’on convient d’appeler « la pensée de l’altérité » dont la dynamique ne laisse pas d’être complexe et ambiguë et les récits de voyage algériens issus de ce mouvement de grande envergure, né au XIXe siècle à savoir : l’orientalisme. De tels écrits, jouant sur différents registres et adoptant diverses tonalités, se découvrent d’entrée de jeu comme un vecteur important dans l’évolution des écritures de/sur l’altérité. A l’articulation des représentations coloniales et des approches interculturelles, cette analyse, ancrée dans un contexte d’oppression coloniale notamment, fait d’abord la lumière sur le cadre historique et culturel dans lequel s’inscrivent les différentes réécritures du mythe de l’Orient algérien dont les prémisses se manifestent en particulier au travers de nombreux textes d’écrivains français comme Gautier, Fromentin, les frères Goncourt, Maupassant ou Gide. Force est de dire que l’espace algérien s’avère être un terreau inépuisable qui nourrit considérablement l’imaginaire de ceux qui sont venus le découvrir de sa diversité et de ses éclats. C’est la naissance d’une « inter-relation » indéfectible et renouvelée avec l’autre, d’un lien fondamental qui se transmet et se transforme en traversant le temps, tout en permettant une plus juste évaluation de l’espace appréhendé.